Valentina Terechkova, première femme dans l'espace
En matière de conquête spatiale, les mémoires ont surtout retenu les noms de certains hommes: Youri Gagarine, premier homme à aller dans l’espace en 1961, ou Neil Armstrong et Buzz Aldrine, premiers astronautes à poser le pied sur la lune en 1969. Cependant, Valentina Terechkova reste, encore aujourd’hui la première femme à avoir effectué un vol en solitaire en orbite. Valentina Terechkova est, et sera toujours, une pionnière de l’espace.
Photographie du site Leonor Roversi
Une sélection dans le contexte de la Guerre Froide
La conquête spatiale a été un enjeu éminemment politique durant la Guerre Froide entre les États-Unis et l’URSS. A cette époque, l’Union Soviétique souhaite partager une image reflétant autant la haute technologie que la parité. Après le retour de Youri Gagarine, le premier homme à aller dans l’espace, le pays envisage d’y envoyer une femme.
L’Union Soviétique a donc fait passer une sélection à laquelle 400 femmes ont participé. Valentina Terechkova, ouvrière dans l’industrie textile, n’a que 18 ans lorsqu’elle est sélectionnée pour l’entraînement spatial coordonné avec Youri Gagarine. Au terme d’une préparation tant physique que psychique, elle s’est envolée pour l’espace, elle avait alors 26 ans. Entre le 16 et le 19 juin 1963, elle a effectué 48 orbites autour de la Terre en 70 heures et 41 minutes. Sa mission, le vol Vostok 6, a été jumelée au vol Vostok 5. Elle a donc navigué dans un vaisseau proche de celui de son homologue Valeri Bykovski.
Ses premiers audios
Grâce aux archives radiophoniques, France Culture a pu retrouver une retransmission et la traduction des premiers mots de Valentina Terechkova en orbite sur les ondes de la Radio-Télédiffusion Française. Le 16 juin 1963, le jour du décollage, la cosmonaute évoquait alors son homologue Valeri Bykovski. Il avait décollé de Baïkonour deux jours auparavant, à bord de la mission Vostok 5:
«Nous avons commencé avec Bykovski notre vol cosmique jumelé. Une liaison sûre par radio a été établi entre nos vaisseaux cosmiques. Nous naviguons à une distance rapprochée. Tous les systèmes de nos vaisseaux fonctionnent normalement. Nous nous portons bien.»
Photographie du Musée de la Cosmonautique à Moscou
Quelques péripéties
Son voyage de 1963 a connu quelques péripéties. Certaines prêtent à sourire, d’autres sont moins dérisoires. Par exemple, dans son nécessaire de voyage, il y avait bien des provisions, du dentifrice, mais pas de brosse à dents.
Dans un registre nettement plus sérieux, le vaisseau de Valentina Terechkova avait un dysfonctionnement grave, qui a bien failli l’empêcher de revenir sur Terre. Ce n’est que grâce aux informations transmises depuis la Terre qu’elle est parvenue à modifier les réglages et à atterrir en Sibérie, comme ce qui était prévu. Cet événement est longtemps resté secret mais elle l’a révélé dans une interview filmée en 2011:
«Je dois dire que mon vaisseau spatial avait un défaut sur un système automatique. Pendant la phase de freinage, le vaisseau était orienté non pas pour la descente mais pour la montée. Son orbite remontait. Du coup, j’aurais pu ne pas revenir.»
Article réalisé grâce à l’article de France Culture intitulé «Valentina Terechkova, première femme dans l’espace» et celui du site Numerama intitulé «Comment Valentina Terechkova est devenue la première cosmonaute».
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