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L'affaire du Rainbow Warrior

Le navire amiral Rainbow Warrior de l’organisation de protection de l’environnement Greenpeace a été saboté le 10 juillet 1985 dans le port d’Auckland, en Nouvelle-Zélande. Deux bombes, posées par les services secrets français, ont explosé et troué la coque du navire. Le naufrage du navire avait pour objectif d’empêcher l’organisation de perturber les essais nucléaires français à Mururoa, dans le Pacifique.

 

La pièce maîtresse des campagnes de Greenpeace

Selon Greenpeace, le Rainbow Warrior a été la pièce maîtresse des campagnes contres les baleiniers, contre l’immersion des déchets radioactifs, contre les massacres des phoques gris, etc. En 1983, il a pénétré les eaux interdites de Sibérie, en pleine Guerre Froide, pour documenter le massacre des baleines grises. En 1985, il s’est amarré dans l’atoll de Rongelap dans le Pacifique Sud, afin d’évacuer toute la population de l’atoll vers l’île de Mejato. Cette opération, nommée «Exode» par l’ONG, avait pour objectif de sauver la population de l’atoll des conséquences des essais nucléaires américains ayant eu lieu de 1946 à 1956. Ces essais nucléaires avaient laissé des poussières radioactives qui se sont déposées sur l’atoll et ont entraîné des cancers, des leucémies et des malformations génitales en nombre très élevé chez la population de Rongelap.

 

Après cette opération, le navire et son équipage se sont dirigés vers le port d’Auckland, depuis lequel il devait repartir pour le site nucléaire français de Mururoa.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les faits

Le 10 juillet 1985, dans le port d’Auckland, en Nouvelle-Zélande, deux bombes, posées par les services secrets français, éventrent le Rainbow Warrior pour empêcher Greenpeace de perturber les essais nucléaires français à Mururoa, dans le Pacifique. Ce qui ne devait être qu’un sabotage s’est transformé en attentat avec la mort de Fernando Pereira, photographe de Greenpeace.

 

Des arrestations et un procès

Le 17 juillet 1985, une enquête néo-zélandaise permet l’interpellation des époux Turenge, qui se révéleront être en réalité le commandant Alain Mafart et la capitaine Dominique Prieur, agents de la Défense Générale de la Sécurité Extérieure (D.G.S.E). Leur procès débutera le 4 novembre 1985 et ils seront condamnés à dix ans dé réclusion le 22 novembre 1985.

 

Le 26 juillet 1985, un mandat d’arrêt est émis contre les trois occupants français d’un voilier, l’Ouvéa, mis en cause dans l’attentat. Cependant, ces trois personnes sont déjà rentrées en France, ils ne seront donc jamais inculpés.

 

Le gouvernement français mis en cause

Début août 1985, afin d’anticiper la révélation de l’implication des services secrets français, François Mitterrand, Président de la République, demande à Laurent Fabius, alors Premier Ministre, d’ordonner une enquête sur ce sabotage. Le Premier Ministre confie l’enquête à Bernard Tricot qui rend son rapport fin août en dédouanant les services secrets.

 

Cependant le 17 septembre 1985, Le Monde révèle que le Rainbow Warrior aurait été coulé par une troisième équipe de militaires français. En conséquence, le 20 septembre, le Général Lacoste, chef de l’État-Major des armée, est limogé. Le même jour, Charles Hernu, alors ministre de la Défense, est contraint de démissionné. Le 22 septembre, Laurent Fabius reconnaît les faits et fait porter la responsabilité de l’affaire par l’ancien ministre et l’ancien chef de la D.G.S.E. Il n’y aura donc jamais d’enquête parlementaire.

 

Ces mois de dénégations et de mensonges entraînent un scandale à l’automne 1985. La révélation de l’implication du gouvernement français et la reconnaissance des faits par le Premier Ministre déclenche l’indignation internationale. Le Daily Express a même précisé que «le sabotage style Watergate menace l’homme qui trône au Palais de l’Élysée».

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le trou formé par une des explosions dans la coque du Rainbow Warrior (TUCKER XYZ/SIRA)

 

Les conséquences pour Greenpeace et le Rainbow Warrior

En août 1985, le navire fut renfloué mais l’expertise démontra que les dégâts étaient trop importants pour être réparés. Il fut donc immergé au large des îles Cavalli, à Matauri Bay, au nord d’Auckland. Il repose aujourd’hui à 28 mètres de profondeur.

 

Le sabotage du Rainbow Warrior fut un fiasco pour les services secrets français et a discrédité la France. Cependant, il a mit en lumière l’action de l’ONG qui a vu sa popularité s’accroître dans le monde entier, sauf en France. Dans le pays, une campagne de désinformation tente de faire passer la France pour la victime, en positionnant Greenpeace comme l’agresseur initial en s’appuyant sur l’idée que l’ONG est une organisation étrangère et qu’elle est donc probablement manipulé par des intérêts ennemis. Cette campagne coupe Greenpeace du soutien du public français, cela entraîne la fermeture du bureau français de l’ONG en 1987. Cependant, celui-ci rouvrira deux ans plus tard, en 1989.

 

 

Article écrit grâce à l’article du journal Le Figaro intitulé «Le 10 juillet 1985, le sabotage du Rainbow Warrior» et à celui que Greenpeace a écrit sur son site intitulé «L’attentat du Rainbow Warrior».



21/04/2020
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