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Le chanteur Christophe, inoubliable interprète d’«Aline» et des «Mots Bleus», est mort à l’âge de 74 ans d’un emphysème pulmonaire.

«Je ne suis pas chanteur, je ne suis pas musicien»

Né en 1945 dans l’Essonne, celui qui a passé sa vie à la recherche du son parfait aura bercé plusieurs générations. Décrit comme un homme délicat et modeste par ceux qui l’ont interviewer, il n’avait rien d’une star. Il se présente en 2011 dans les colonnes de Madame Figaro comme un homme «passionné, inconscient et conscient du chemin à parcourir pour transformer la réalité et la faire mienne».

Une vie sous le signe de ses origines italiennes

David Bevilacqua, de son vrai nom, est né le 13 octobre 1945 à Juvisy-sur-Orge. Il est l’exemple même des ces «baby-boomeurs enfants du rock», selon Le Monde, «ce fils d’un chauffagiste et d’une couturière s’évade, comme les rebelles fréquentant le Golf-Drouot (Johnny, Eddy, Jacques et les autres), dans les rêves que procure l’American way of life, westerns et cigarettes blondes, drague et chewing-gums, rock’n’roll».

Il a été propulsé comme vedette en 1965 alors qu’il n’avait pas encore 20 ans, grâce à son slow larmoyant «Aline». Il aura survécu à deux éclipses musicales pour parvenir à se réinventer en marginal dont la popularité n’a jamais cessé de croître.

Au moment où la jeunesse française comme à se tourner vers les interprètes anglo-saxons, il profite de sa soudaine notoriété pour s’offrir les voitures de ses rêves. La reprise en italien de ces titres ne sera cependant pas un succès.

Il se réinvente alors une première fois, assouvissant ses envies psychédéliques avec la bande originale de La Route de Salina (sorti en 1970 et réalisé par Georges Lautner). Mais il s’impose en «maître français de la romance italienne» (Le Monde) avec Les Paradis Perdus et Les Mots Bleus.

Il se réinventera une seconde fois, lorsque le public le boudera aux alentours des années 1980 pour réapparaître avec l’image dans laquelle il sera désormais figé: cheveux longs et moustache gauloise.

Il a vécu une vie à cent à l’heure en fantasmant sur le destin de James Dean: vivre vite, mourir jeune. Il avait résumé sa vie dans Les Inrocks: «J’ai vécu quelque chose d’inexplicable. Plus j’avance dans les années, moins j’ai de regrets. Je n’ai pas la nostalgie du temps qui passe».

Article écrit avec l’aide de l’article du journal Le Monde intitulé ««Christophe est parti, ses forces l’ont abandonné»: le mythique chanteur d’«Aline» et des «Mots Bleus» meurt à 74 ans» et celui de BFMTV intitulé «Le chanteur Christophe est mort».